Au terme de deux semaines personnellement difficiles, durant lesquelles j’ai remis en question beaucoup de choses, j’ai pris la décision de candidater à nouveau à la Présidence de l’Université Grenoble Alpes, pour un second mandat. J’assume l’entière responsabilité de l’un des trois messages qui ont fait l’objet de la décision rendue par le tribunal administratif de Grenoble d’annuler les élections des conseils centraux de l’UGA s’étant tenues en novembre 2023. J’ai envoyé ce courrier électronique à partir de mon adresse individuelle à des adresses nominatives, sans utiliser de liste de diffusion et en indiquant que je m’exprimais en tant que candidat et non en tant que Président. Je regrette profondément ce message et son envoi, et plus encore la situation dans laquelle se trouve plongée l’Université Grenoble Alpes, ses personnels et ses étudiants, auxquels je suis profondément attaché et dévoué. Ma décision de candidater à nouveau à la Présidence de l’UGA fait suite à des consultations au cours desquelles de nombreux collègues m’ont renouvelé leur soutien, de manière claire et sans ambiguïté.

La période perturbée que traverse l’UGA met à l’épreuve les communautés, mais elle révèle aussi la solidité de l’édifice construit ces quatre dernières années ainsi que l’engagement de ses services. Elle montre la nécessité de consolider et de pérenniser le modèle d’une université fidèle aux valeurs du service public, qui s’est dotée d’une capacité stratégique et opérationnelle pour rayonner à l’international et être moteur de ses territoires. Ma candidature est portée par la conviction que le modèle de l’UGA mis en place ces quatre dernières années et validé par la sortie d’expérimentation est le seul qui permette de respecter les diversités et de fédérer les énergies et les communautés. La reconnaissance nationale et internationale de l’UGA manifeste l’ampleur du travail accompli et le bien-fondé des choix réalisés.

Après dix années de transformations inédites, marquées par les rapprochements au sein de la COMUe, l’obtention de l’IDEX, la fusion des trois universités et la naissance de l’université intégrée, les communautés aspirent à la stabilisation du fonctionnement de l’établissement. Les quatre années à venir devront apporter cette stabilité et permettre de mener à bien les orientations et les projets engagés depuis quatre ans, au service des missions fondamentales de l’Université que sont la formation et la recherche. Cela ira de pair avec une attention encore plus forte portée aux personnels et une simplification des processus internes et externes pour libérer du temps et renforcer la fiabilité des décisions prises.

La situation financière de l’établissement a été considérablement assainie au cours des quatre dernières années. Soucieux de corriger la part du déficit résultant des choix réalisés avant 2020, mon équipe et moi avons choisi d’éviter le gel des postes, pratiqué avant 2020, et de développer une politique sociale ambitieuse reconnaissant l’investissement de chacun, et offrant des possibilités d’évolution au sein de l’établissement. Cette politique de responsabilité s’inscrit dans une trajectoire de huit années, durant laquelle l’établissement gardera la décision sur ses orientations budgétaires et au terme de laquelle il retrouvera une santé financière. Toute autre voie de politique budgétaire qui serait proposée reposerait sur des choix plus brutaux et arbitraires.

Parmi les défis à relever figure celui de la transition écologique, à réaliser dans le fonctionnement quotidien des établissements et de la société. La dynamique engagée à l’UGA, qui vise à répondre à l’urgence environnementale par une action coordonnée dans tous les domaines de ses activités, se renforcera et s’accélérera non seulement dans les choix stratégiques de l’établissement, mais également dans le quotidien des personnels et étudiants, à travers par exemple la rénovation thermique des bâtiments et les orientations de la politique d’achats.

Enfin, l’UGA s’apprête à mener son autoévaluation et à renouveler son offre de formation, étape particulièrement importante pour l’université intégrée puisqu’elle accomplira cet exercice pour la première fois. Plus que jamais, il s’agit de garantir à chaque étudiant la possibilité de trouver sa place dans une société en transformation. L’équipe qui m’entoure est soudée par la conviction que la recherche doit nourrir la formation, accompagner la société et les territoires dans les défis qui se présentent, et éclairer les politiques publiques et les entreprises dans leurs choix. Cette recherche, pensée et réalisée avec les organismes nationaux de recherche, doit être stimulée par la curiosité et l’audace, et pleinement soutenue par les moyens, la stabilité et le rayonnement international d’une université forte de l’intégration de toutes les forces de recherche grenobloises et valentinoises.

Ce projet, que je porte avec une équipe soudée, n’a un sens que s’il est porté par tous les personnels de l’établissement. Il s’inscrit donc toujours, et plus encore, dans la volonté de le conduire avec une concertation renouvelée et renforcée.

C’est ce modèle et ces orientations que mon équipe et moi-même souhaitons continuer à porter, en appelant, par-delà ma candidature, à un rassemblement des forces politiques de l’établissement attachées à sa pérennité et à son approfondissement. Seuls l’union, le dialogue, la responsabilité, la confiance et la solidarité permettront à l’UGA de relever les défis auxquels elle est confrontée.